Lea Kunz

Naktakt

Du 09 au 02 octobre 2022

Vernissage le vendredi 9 septembre dès 18h le vendredi 09 septembre 2022 dès 18h00

Ouverture: samedi & dimanche
de 16h à 18h, ou sur rendez-vous (076 571 70 62)

standard/deluxe présente le travail Naktakt de Léa Kunz, à Artgenève – par le CPG et la complicité de Stephan Witschi – du 25 au 28 janvier 2023
(centrephotogeneve.ch/expo/lea-kunz-naktakt-artgeneve)



Naktakt est un terme inventé par Lea Kunz qui associe deux mots allemands nakt qui veut dire nu, se mettre à nu et akt qui signifie à la fois l’action, la célébration et le nu dans la représentation artistique, académique et la performance.

Naktakt n’explique rien du travail mais initie la question de la représentation du «nu» dans le travail de Lea, soit une dimension inventive, curieuse, joyeuse et hors des conventions.
Les expériences que proposent Lea à ses modèles, mais également aux spectateur·x·trice·s, sont de l’ordre du jeu, de la déconstruction de nos pudeurs et de nos interactions physiques sur-codifiées.
Les images du corps nu qui nous sont proposées ont des visées spécifiques qui sont soit de l’ordre de l’érotique ou du phonographique, soit une construction des normes esthétiques du corps commercial actuel (pour la publicité ou le sport); ces deux imageries répondent au marché de la consommation et sont particulièrement formatées. Le genre artistique du «nu» existe depuis longtemps, j’aurais de la peine à le définir en cette période de #metoo et depuis que les muses des peintres ont disparu·e·s, je pense qu’il y a tout à inventer. Lea nous propose un univers de corps qui nous semble évoluer dans une liberté qui ne ressemble pas à un éden pur et naïf, mais à une fable contemporaine, belle, rude, douce et farouche.
Il n’y a pas de morale, ni de paradis perdu dans sa démarche. Elle met en scène une performance ou plutôt une expérience entre elle et les modèles dans des lieux étranges ou dans la nature. Lea Kunz demande aux modèles d’arrêter de «vouloir faire sens» et leur demande aussi «d’abandonner l’idée d’être présentable», la maladresse, le geste absurde, font partie de cette improvisation. La photographe invite des corps, des humains à se rencontrer, à se toucher, à expérimenter l’autre sans code ni injonction de la société.

Les images contiennent une dimension érotique bien sûr, une intimité aussi. Les corps nus et le rapprochement des peaux dans une photographie provoquent immanquablement la mécanique de nos projections et de nos fantasmes, mais ceux-ci échappent ou jouent avec les stéréotypes.
Le gêne possible vient plutôt du regard de l’observateur·x·trice que celui de l’acteur·x·trice ou de l’auteure.

Cette exposition à standard/deluxe propose un récit d’une expérience, il est donné à voir sous une forme de séquences photographiques qui s’aventure dans l’espace. Ce projet qui a débuté en 2015, se poursuit et se continuera probablement encore sur plusieurs années est une quête de rapport à l’autre, une soif de liberté, un échange, une humanité, une intimité à inventer. J’aime cette possibilité que nous offre Lea d’imaginer qu’il est encore possible d’inventer sa vie avec les autres à travers les images et la fabrication de celles-ci.

–Virginie Otth


Lea is a Swiss photographer working and living in Jura. After a degree in graphic design at the School of Applied Arts in La Chaux-de-Fonds, she earned in 2016 a degree in Visual Communication specialising in photography at the School of Applied Arts in Vevey. Since October 2018, she has been in charge of the administration and production of exhibitions at Photoforum Pasquart. Lea also works as a guide at the Ferme de Tilleuls (Renens VD). Together with her dad and her brother, she is currently transforming an old watch factory in Jura into a collective vacation space and artists retreat.
leakunz.com